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Page:Verne - Les grands navigateurs du XVIIIe siècle, 1879.djvu/159

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SECOND VOYAGE DU CAPITAINE COOK.

Le gouvernement résolut alors de vider une question en suspens depuis tant d’années et d’envoyer dans ce but une expédition, dont le commandant était tout naturellement désigné. La nature de ce voyage exigeait des bâtiments d’une construction particulière. L’Endeavour ayant été envoyé aux îles Falkland, le bureau de la marine reçut ordre d’acheter les deux navires qui lui paraîtraient le plus propres à ce service. Cook, consulté, exigea qu’ils fussent solides, qu’ils eussent un faible tirant d’eau, et cependant une capacité suffisante pour contenir des vivres et des munitions proportionnés à la force de l’équipage et à la durée de la campagne.

L’Amirauté acheta donc deux bâtiments, construits à Whitby par celui-là même qui avait fait l’Endeavour. Le plus grand jaugeait 462 tonneaux et fut nommé la Résolution. Le second n’en portait que 336, et s’appela l’Aventure. Ils furent armés à Deptford et à Woolwich. Cook reçut le commandement de la Résolution, et le capitaine Tobias Furneaux, qui avait été second lieutenant de Wallis, fut élevé à celui de l’Aventure. Les second et troisième lieutenants, ainsi que plusieurs des bas officiers et des matelots embarqués, avaient déjà fait la campagne de l’Endeavour,

Comme il est facile de le penser, tous les soins imaginables furent donnés à l’armement. Lord Sandwich et le capitaine Palliser en suivirent eux-mêmes les diverses phases.

Chaque vaisseau emportait pour deux ans et demi de provisions de toute espèce. Des articles extraordinaires furent accordés à Cook, qui les avait réclamés comme antiscorbutiques C’étaient de la drèche, de la choucroute, des choux salés, des tablettes de bouillon, du salep, de la moutarde, ainsi que de la marmelade de carottes et du jus de moût de bière épaissi, qu’on l’avait chargé d’essayer sur la recommandation du baron Storeb, de Berlin, et de M. Pelham, secrétaire du Bureau des commissaires aux vivres.

On eut soin également d’embarquer sur chaque bâtiment les couples d’une petite embarcation de vingt tonneaux, destinée à transporter l’équipage pour le cas où les navires viendraient à périr.

Un peintre de paysage. William Hodges, deux naturalistes, Jean Reinhold Forster et son fils Georges, deux astronomes, W. Wales et W. Bayley, furent répartis sur les deux bâtiments avec les meilleurs instruments d’observation.

Rien, en un mot, n’avait été négligé pour tirer parti de cette expédition. Elle allait apporter, en effet, un immense contingent d’informations nouvelles, qui devait singulièrement contribuer aux progrès des sciences naturelles et physiques, de l’ethnographie, de la navigation et de la géographie.