Aller au contenu

Page:Verne - Les grands navigateurs du XVIIIe siècle, 1879.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
SECOND VOYAGE DU CAPITAINE COOK.

été d’un grand secours ; toutefois, le manque d’eau potable empêcha Cook de faire un plus long séjour à l’île de Pâques.

Il dirigea donc sa course vers l’archipel des Marquises de Mendana, qui n’avait pas été revu depuis 1595. Mais son navire n’eut pas plus tôt repris la mer, qu’il eut une nouvelle attaque de cette maladie bilieuse dont il avait si grandement souffert. Les scorbutiques retombèrent malades, et tous ceux qui avaient fait de longues courses à travers l’île de Pâques avaient le visage brûlé par le soleil.

Le 7 avril 1774, Cook aperçut enfin le groupe des Marquises, après avoir passé pendant cinq jours consécutifs sur les différentes positions que les géographes lui avaient données. On mouilla à Tao-Wati, la Santa-Cristina de Mendana. La Résolution fut bientôt entourée de pirogues, dont l’avant était chargé de pierres, et chaque homme avait une fronde entortillée autour de la main. Cependant, les relations amicales et les échanges commencèrent.

« Ces insulaires étaient bien faits, dit Forster, d’une jolie figure, d’un teint jaunâtre ou tanné, et des piqûres répandues sur tout leur corps les rendaient presque noirs… Les vallées de notre havre étaient remplies d’arbres, et tout y répondait à la description qu’en ont faite les Espagnols. Nous voyions plusieurs feux à travers les forêts, fort loin du rivage, et nous conclûmes que le pays était bien peuplé. »

La difficulté de se procurer des vivres décida Cook à un prompt départ. Il eut cependant le temps de réunir un certain nombre d’observations intéressantes sur ce peuple, qu’il considère comme un des plus beaux de l’Océanie. Ces naturels paraissent surpasser tous les autres par la régularité de leurs traits. Cependant, la ressemblance de leur langue avec celle que parlent les Taïtiens, semble dénoter une communauté d’origine.

Les Marquises sont au nombre de cinq : la Magdalena, San-Pedro, Dominica, la Santa-Cristina et l’île Hood, ainsi appelée du volontaire qui la découvrit le premier. Santa-Cristina est coupée par une chaîne de montagnes d’une élévation considérable, sur laquelle viennent s’embrancher des collines qui sortent de la mer. Des vallées resserrées, profondes, fertiles, ornées d’arbres fruitiers et arrosées par des ruisseaux d’une eau excellente, coupent ces montagnes. Le port de Madre-de-Dios, que Cook appela port de la Resolution, gît à peu près au milieu de la côte occidentale de Santa-Cristina. On y trouve deux anses sablonneuses, où viennent déboucher deux ruisseaux.