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Page:Verne - Les grands navigateurs du XVIIIe siècle, 1879.djvu/207

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SECOND VOYAGE DU CAPITAINE COOK.

bâtiment, quitta False-Bay le 27 mai, relâcha à Sainte-Hélène, à l’Ascension, à Fernando de Noronha, à Fayal, l’une des Açores, et rentra enfin à Plymouth, le 29 juillet 1775. Il n’avait à regretter, pendant ce long voyage de trois ans et dix-huit jours, que la perte de quatre hommes, sans compter, il est vrai, les dix matelots qui avaient été massacrés à la Nouvelle-Zélande.

Jamais jusqu’alors expédition n’avait rapporté aussi riche moisson de découvertes et d’observations hydrographiques, physiques et ethnographiques. Bien des points obscurs dans les relations des anciens voyageurs étaient élucidés par les savantes et ingénieuses recherches du capitaine Cook. Des découvertes importantes, notamment celles de la Nouvelle-Calédonie et de l’île de Pâques, avaient été faites. La non-existence du continent austral était définitivement prouvée. Le grand navigateur reçut presque aussitôt la récompense méritée de ses fatigues et de ses travaux. Il fut nommé capitaine de vaisseau, neuf jours après son débarquement, et membre de la Société royale de Londres, le 29 février 1776.


CHAPITRE V
TROISIÈME VOYAGE DU CAPITAINE COOK
I

La recherche des terres découvertes par les Français. — Les îles Kerguelen. — Relâche à Van-Diemen. — Le détroit de la Reine-Charlotte. — L’île Palmerston. — Grandes fêtes aux îles Tonga.

À cette époque, l’idée qui avait autrefois déterminé tant de voyageurs à explorer les mers du Groenland était à l’ordre du jour. Existait-il un passage au nord qui mit en communication l’Atlantique et le Pacifique, en suivant les côtes de l’Asie ou celles de l’Amérique ? Et ce passage, s’il existait, était-il praticable ? On avait bien tenté, tout dernièrement encore, la recherche de cette voie maritime par les baies d’Hudson et de Baffin : on voulut l’essayer par l’océan Pacifique.

La tâche était ardue. Les lords de l’Amirauté comprirent qu’ils devaient, avant tout, s’adresser à quelque navigateur au courant des périls des mers polaires, qui eût donné plus d’une preuve de sang-froid dans les occasions difficiles, dont les