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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/131

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au milieu des eaux riveraines de l’océan Atlantique, et très convenablement aménagés pour servir de coffres-forts ? Vraiment, le pacha s’était entouré d’un luxe de précautions exagéré ! Enfin, ce qui était était, et, à moins d’abandonner la partie… L’abandonner ?… Vous auriez été bien reçu, si vous en aviez fait la proposition à maître Antifer, au banquier Zambuco, et même au notaire, tenu en laisse par la poigne du violent Saouk !

Au surplus, le lien de sociabilité, qui rattachait les uns aux autres ces divers personnages, se relâchait visiblement. Il y avait trois groupes très distincts : le groupe Antifer-Zambuco, le groupe Omar-Saouk, le groupe Juhel-Trégomain. Ils vivaient séparés, ne se voyaient qu’aux heures des repas, s’évitaient pendant les promenades, ne causaient jamais entre eux de la grande affaire. Ils se bornaient à des duos, qui semblaient ne jamais devoir se fondre en un sextuor final, — lequel, d’ailleurs, n’eût pu être qu’une abominable cacophonie.

Premier groupe Juhel-Trégomain. On connaît le sujet habituel de ses entretiens : prolongation indéterminée du voyage, éloignement progressif des deux fiancés, crainte que