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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/151

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son oncle ne s’en inquiétait guère, déséquilibré comme il l’était, le jeune capitaine n’envisageait pas sans une sérieuse crainte ce cheminement de deux cents kilomètres le long du littoral jusqu’à la baie Ma-Yumba. Il crut devoir en prévenir le gabarier :

« Que veux-tu, mon garçon ? lui répondit Gildas Trégomain. Le vin est tiré, il faut le boire !

— En réalité, reprit Juhel, ce n’était qu’une promenade, cette excursion que nous avons faite de Mascate à Sohar, et encore étions-nous en bonne compagnie !

— Voyons, Juhel, ne pourrait-on former à Loango une caravane d’indigènes ?…

— Je ne me fierais pas plus à ces moricauds qu’aux hyènes, panthères, léopards et lions de leur pays !

— Ah ! il y a de ces bêtes à foison ?…

— À foison, sans compter des lentas qui sont des vipères venimeuses, des cobras qui vous crachent leur écume à la figure et des boas de dix mètres…

— Un joli endroit, mon garçon ! Vrai, cet excellent pacha n’aurait pu en choisir un plus convenable ! Et tu affirmes que ces indigènes…