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Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/250

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sor tombe entre vos mains, vous engagez-vous à le détruire ?…

— Chacun fera de son legs ce qu’il jugera convenable », répliqua le banquier d’une façon évasive.

Pierre-Servan-Malo éclata.

« Il ne s’agit pas de tout cela, s’écria-t-il. Vous doutez-vous, monsieur le révérend, de la valeur de ce trésor ?…

— Que m’importe !

— Elle est de cent millions de francs… cent millions… dont le tiers, soit trente-trois millions pour vous… »

Le clergyman haussa les épaules.

« Savez-vous bien, monsieur le révérend, reprit maître Antifer, qu’il vous est interdit de nous refuser la communication qui vous est imposée par le testateur ?…

— Vraiment !

— Savez-vous qu’on n’a pas plus le droit de laisser cent millions improductifs qu’on n’aurait le droit de les voler ?…

— Ce n’est pas mon avis.

— Savez-vous que si vous persistez dans votre refus, hurla maître Antifer, arrivé au dernier degré de la fureur, nous n’hésiterons