Aller au contenu

Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demanda-t-il, en frappant la table de sa grosse main.

— Oui… le seul de ce nom à Tunis.

— Et vous ne m’attendiez-pas ?…

— Non.

— Mon arrivée ne vous avait pas été annoncée ?…

— Et comment l’eût-elle été ?…

— Par la lettre d’un certain pacha…

— Un pacha ? répondit le banquier. Mais, des lettres de pacha, j’en ai reçu par centaines…

— Kamylk-Pacha… du Caire ?…

— Je ne me souviens pas. »

Tout ce jeu de Zambuco tendait, en somme, à ce que maître Antifer s’ouvrit complètement à lui, et qu’il en vînt à offrir sa marchandise, c’est-à-dire sa longitude, sans que l’autre eût offert sa latitude.

Toutefois, au nom de Kamylk-Pacha, il eut bien l’air d’un homme auquel ce nom n’était pas inconnu. Il cherchait au fond de sa mémoire.

« Attendez donc, dit-il, en rajustant ses lunettes. Kamylk-Pacha… du Caire ?…

— Oui… reprit maître Antifer, une sorte de Rothschild égyptien, qui possédait une énorme