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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/104

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seconde patrie.

put résister au désir de relâcher aux divers établissements de la Terre-Promise, à mesure qu’ils se présentaient, lorsque la pinasse eu tourné le cap de l’Espoir-Trompé.

Et, en premier lieu, ce fut la villa de Prospect-Hill, située sur cette verdoyante colline d’où la vue s’étendait jusqu’à Falkenhorst. Or y passa la nuit, et il y avait longtemps que Jenny ne s’était reposée dans un si paisible sommeil.

Cependant Fritz et François étaient partis de très grand matin avec le kaïak, afin de tout préparer à Felsenheim pour la réception de la jeune Anglaise. Après eux, la pinasse reprit la mer et relâcha d’abord à l’îlot de la Baleine où pullulait une colonie de lapins. M. Zermatt voulut que la jeune fille devînt la propriétaire de cet îlot — présent qui fut reçu avec reconnaissance.

De ce point, les passagers de l’Élisabeth auraient pu faire la route par terre, visiter la métairie de Waldegg et la demeure aérienne de Falkenhorst. Mais M. et Mme Zermatt désiraient laisser à Fritz le plaisir d’y conduire leur nouvelle compagne.

La pinasse continua à suivre les contours du littoral jusqu’à l’embouchure du ruisseau des Chacals. Lorsqu’elle atteignit l’ouvert de la baie du Salut, elle fut accueillie par une salve de trois coups de canon de la batterie de l’îlot du Requin. En même temps, Fritz et François hissaient le