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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/120

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seconde patrie.

plus là, Fritz, le vaillant bras de cette famille qui voyait en lui son chef futur. Absent aussi François, qui marchait sur les traces de son ainé.

Restaient, il est vrai, Ernest et Jack. Le premier n’avait cessé de suivre ses goûts pour l’étude, et, grâce à d’excellentes lectures, son instruction était non moins sérieuse que pratique. Le second partageait les instincts de Fritz, la chasse, la pêche, l’équitation, la navigation, et, désireux de pénétrer les derniers secrets de la Nouvelle-Suisse, il remplacerait son frère dans ses aventureuses excursions. Enfin elle n’était plus là, cette charmante et adorée Jenny, dont Betsie regrettait l’absence comme celle d’une fille chérie. Et de voir leurs places vides dans les chambres de Felsenheim, vides à la table commune, vides à la salle où l’on se rencontrait chaque soir, cela brisait le cœur. Il semblait que tous les bonheurs de ce foyer, refroidi par la séparation, se fussent éteints comme un feu que n’anime plus le souffle familial !

Tous reviendraient, sans doute, et on oublierait alors les chagrins du départ, les tristesses de l’absence. Ils reviendraient, et de nouveaux amis avec eux, — le colonel Montrose, qui ni voudrait pas se séparer de sa fille, après lui avoir donné son sauveur pour mari, puis Doll Wolston, son frère James, sa femme et son enfant, qui n’hésiteraient pas à s’installer sur