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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/126

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seconde patrie.

était laissée d’aller et de venir dans l’enclos de Felsenheim. Il est vrai, si le cormoran s’accordait avec les hôtes de la basse-cour, le chacal s’entendait peu ou point avec celui de Jack, lequel avait essayé vainement d’en faire deux amis. Ils se montraient jaloux l’un de l’autre, et ne s’épargnaient guère les coups de patte.

« Je renonce à les mettre d’accord, dit-il un jour à Annah, et je vous les abandonne !

– Comptez sur moi, Jack, répondit Annah. Avec un peu de patience, peut-être réussirai-je à leur inspirer de meilleurs sentiments…

– Essayez donc, ma chère Annah, car, entre chacals on devrait être camarades…

– Il me semble aussi. Jack, que votre singe…

– Knips II ?… Oh ! celui-là ne demande qu’à mordre le protégé de Jenny !»

Knips II paraissait en effet mal disposé pour le nouveau venu, et l’entente serait difficile entre ces bêtes, si apprivoisées qu’elles fussent.

Les journées s’écoulaient ainsi. Betsie et Merry n’avaient pas une heure inoccupée. Tandis que Mme Zermatt réparait les vêtements, Mme Wolston, très habile en couture, confectionnait des robes et des jupes, avec les étoffes précieusement conservées depuis le naufrage du Landlord.

Le temps était magnifique, la chaleur encore supportable. La brise venait de terre l’avant-midi, de mer l’après-midi. Les nuits restaient reposantes et fraîches. Cette dernière semaine