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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/167

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seconde patrie.


– À cela rien d’impossible, déclara Ernest, car notre île n’est située qu’à trois cents lieues de l’Australie. Or, comme le littoral australien de l’ouest est peu fréquenté des navires européens, les naufragés n’auraient eu aucune chance d’être arrachés aux mains des indigènes.

– Ce qu’il faut conclure de tout cela, affirma M. Wolston, c’est que ces parages sont dangereux, et les tempêtes s’y déchaînent fréquemment… En quelques années, la perte du Landlord… la perte de la Dorcas

– Sans doute, répondit Ernest. Toutefois, tenons compte qu’à l’époque de ces naufrages, le gisement de notre île n’était pas porté sur les cartes, et il n’est pas étonnant que plusieurs bâtiments se soient perdus sur les récifs qui l’entourent. Mais, très prochainement, son relèvement sera établi avec une précision aussi absolue que celui des autres îles de la mer des Indes…

– C’est tant pis… s’écria Jack, oui… tant pis que la Nouvelle-Suisse tombe dans le domaine public ! »

L’Élisabeth évoluait alors par l’ouest de l’écueil, et comme elle avait dû serrer le vent afin de contourner les roches extrêmes, elle n’eut plus qu’à laisser porter en cette direction.

Sur le flanc opposé de cet écueil, M. Zermatt montra à M. Wolston l’étroite coupure dans laquelle une énorme lame avait introduit le Landlord. La brèche, ouverte sous les façons