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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/188

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seconde patrie.

fois, sur les rochers, à l’embouchure du ruisseau des Chacals ?…

– Et même, rappela Ernest, je vois encore Jack se jeter au milieu de la troupe, ayant de l’eau jusqu’à la ceinture, et s’escrimer si vaillamment qu’il abattit une demi-douzaine de ces manchots à coups de bâton !

– Rien de plus exact, avoua Jack. Or, comme je n’avais que dix ans à cette époque, n’est-ce pas que je promettais ?…

– Et tu as tenu ta promesse ! ajouta M. Zermatt en souriant. Quant à ces pauvres bêtes que nous avions si maltraitées, elles n’ont pas tardé à fuir les grèves de la baie du Salut, et c’est sur cette côte qu’elles sont venues chercher refuge. »

Que ce fût pour cette raison ou pour une autre, la vérité est que pingouins ou manchots avaient absolument déserté les rivages de la baie dès les premiers mois de l’installation à Felsenheim.

À continuer de suivre le rivage, l’Élisabeth rangea d’assez près de vastes espaces sur lesquels la mer basse devait laisser à sec des nappes d’efflorescences salines. Il y aurait là, sans doute, de quoi occuper une centaine de sauniers, et la future colonie y pourrait récolter tout le sel nécessaire à ses besoins.

Au pied de la falaise, qui se terminait par un angle brusque, se prolongeait un promontoire sous-marin. Aussi la pinasse dut-elle s’écarter