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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/191

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seconde patrie.

celle du ruisseau des Chacals, la première fois que les naufragés y abordèrent. Il ne semblait pas que jamais être humain y eût imprimé son pas. Seulement, au lieu d’un rio, étroit, sinueux, innavigable, se développait un cours d’eau qui devait remonter profondément la partie médiane de l’île.

Jack sauta à terre, dès que l’Élisabeth eut mouillé, et la rangea le long des roches, en halant sur une amarre fixée à l’arrière. Il ne serait donc pas nécessaire d’employer le canot pour débarquer, et bientôt tout le monde eut pris pied sur la grève. Après avoir transporté les provisions à l’ombre du bouquet d’arbres, il ne fut d’abord question que de satisfaire un appétit formidable, aiguisé par le grand air d’une navigation de plusieurs heures.

Manger, – et même dévorer, – n’empêchait pas d’ailleurs d’échanger demandes et réponses. Diverses observations furent alors présentées – entre autres celle-ci, qui vint de M. Wolston :

« Peut-être est-il regrettable que nous n’ayons pas relâché de préférence sur la rive gauche de la rivière ?… De ce côté-ci, la berge est basse, tandis que de l’autre elle est dominée d’une centaine de pieds par le contrefort de la falaise…

– Et je n’aurais pas été embarrassé de grimper jusqu’à la crête… affirma Jack. De là, au moins, nous aurions pu avoir une première vue du pays…