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seconde patrie.

d’en parcourir sept à huit pendant la durée du flot.

Et Ernest, qui avait relevé cette vitesse, de faire cette observation :

« Ce serait à peu près la distance à laquelle nous estimons que se dressent les montagnes du sud.

– La remarque est juste, répondit M. Wolston, et si la rivière baigne la base de cette chaîne, il sera facile d’y arriver. Dans ce cas, nous n’aurions pas à remettre de trois ou quatre mois l’excursion projetée…

– Cela nous prendrait toujours plus de temps que nous n’en pouvons disposer actuellement, répondit M. Zermatt. Même en admettant que la Montrose nous conduisît au pied de la chaîne, nous n’aurions pas atteint notre but. Il faudrait encore la gravir jusqu’à son sommet, et il est probable que nous n’y parviendrions pas sans de longs efforts.

– Et puis, ajouta Ernest, après la question de savoir si la rivière continue à se diriger vers le sud-ouest, il y a la question de savoir si son cours n’est pas interrompu par des rapides ou barré d’obstacles infranchissables.

– Nous le verrons bien, reprit M. Zermatt. Allons tant que le flot nous poussera, et, dans quelques heures, nous prendrons une décision à cet égard. »

Au delà du coude, les deux rives, moins encaissées, laissaient observer sur une assez