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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/208

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seconde patrie.

« Aujourd’hui nous ne sommes pas des chasseurs, lui répétait son père, nous sommes des explorateurs, et plus spécialement des géographes, des hydrographes en mission dans cette partie de la Nouvelle-Suisse.»

Le jeune Nemrod ne voulait pas entendre de cette oreille et il se promettait bien, dès que la pinasse serait au prochain mouillage, d’aller battre les environs avec ses chiens. Il ferait de la géographie à sa manière : il lèverait des perdrix et des lièvres au lieu de lever des points d’orientation. Ceci, c’était la besogne du savant Ernest, désireux d’ajouter sur sa carte les nouveaux territoires situés dans le sud de la Terre-Promise.

Quant aux carnassiers, à ces fauves, qui, on le sait, fréquentaient les bois et les plaines à l’extrémité de la baie des Perles et aux approches de la vallée de Grünthal, aucun ne fut signalé sur les rives de la Montrose pendant le cours de cette navigation. Fort heureusement, ni lions, ni tigres, ni panthères, ni léopards ne se montrèrent. Par exemple, les hurlements des chacals ne firent pas défaut à la lisière des bois du voisinage. On en devait conclure que ces animaux, qui appartiennent au sous-genre chien, compris entre le loup et le renard, formaient majorité dans la faune de l’île.

Ce serait un oubli que de ne pas mentionner également la présence de nombreux oiseaux aquatiques, des pilets, des canards, des sar-