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seconde patrie.

ces termes par M. Wolston. Il parlait en bon Anglais, et précisément à une époque où la Grande-Bretagne envoyait ses marins par toutes les mers du globe, afin d’accroître son domaine colonial. Mais il sentit que mieux valait remettre à plus tard cette prise de possession de l’île, et n’insista pas davantage.

La navigation continua. Toujours cette campagne largement découverte, dépourvue d’arbres, et moins fertile, à mesure qu’elle se développait vers le sud-ouest. Aux prairies succédaient peu à peu des surfaces arides, semées de pierres sèches. À peine quelques oiseaux voletaient-ils au-dessus de ce sol dénudé. Des animaux entrevus dans la matinée, buffles, antilopes, autruches, on ne voyait plus un seul. Rien que des bandes de chacals, qui ne se montraient pas, mais dont les hurlements traversaient l’air sans éveiller aucun écho.

« Jack a été bien inspiré en ne nous accompagnant pas de ce côté, fit observer Ernest.

– Assurément, répondit M. Wolston, car il n’aurait pas eu l’occasion de tirer un coup de fusil. Il a dû être plus favorisé au milieu de la futaie qu’arrosé le petit affluent de la Montrose…

– En tout cas, ce que nous rapporterons de notre excursion, monsieur Wolston, dit Ernest, c’est que cette partie de l’île ressemble à celle qui s’étend au-dessus de la baie de la Licorne… Qui sait même s’il n’en est pas ainsi au delà de la chaîne ?… Très probablement, elle n’est fer-