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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/221

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seconde patrie.

Ce n’était pas sans quelque ennui que M. Wolston avait dû tourner le dos à l’horizon du sud-ouest. Mais le soleil étant sur son déclin, il ne fallait pas s’attarder à cette distance du campement. Le canot reprit donc le fil de l’eau, et, sous la poussée des avirons, descendit rapidement entre les deux rives.

À six heures, tout le monde était réuni au pied du bouquet de chênes verts. M. Zermatt et Jack, très satisfaits de leur chasse, avaient rapporté une antilope, une couple de lapins, un agouti, plusieurs volatiles de diverses sortes.

Quant au petit affluent de la Montrose, il arrosait une campagne très fertile, tantôt à travers des plaines qui se prêteraient à la culture des céréales, tantôt à travers des bois très épais, aux essences variées. C’étaient aussi des territoires giboyeux, sur lesquels, sans doute, la détonation du fusil des chasseurs venait de retentir pour la première fois.

Après le récit de M. Zermatt vint celui de M. Wolston. Ce dernier raconta par le menu ce qu’avait été cette navigation de deux lieues environ en amont de la rivière. Il dit combien la région était stérile dans la partie qui s’étendait vers le sud. Il exprima quelle déconvenue Ernest et lui avaient éprouvée devant un barrage infranchissable du cours d’eau, ajoutant que, pour gagner la chaîne du sud-ouest, il faudrait choisir un autre chemin que celui de la Montrose.