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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/280

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seconde patrie.

nouveaux blocs occupa l’après-midi et la journée suivante. Ce ne fut pas trop de tous les bras pour la manœuvre de ces lourdes masses et leur solide assujettissement. Cette besogne finie, M. Zermatt eut l’assurance que la passe ne pourrait être forcée.

Inutile de dire que l’ermitage d’Eberfurt n’était plus la hutte à la mode kamtchadale, qui, prenant son point d’appui sur quatre arbres, s’élevait à vingt pieds au-dessus du sol. Non, on disposait là d’une habitation close et palissadée, qui renfermait plusieurs chambres suffisantes pour loger les deux familles. De chaque côté, de larges étables étaient ménagées sous les basses branches des mangliers et des chênes verts. C’est là que fut enfermé l’attelage des buffles auxquels le fourrage fut distribué en abondance. Ces animaux, si bien dressés, si vigoureux, pourraient donc y ruminer tout à leur aise.

Il faut mentionner en outre que le gibier pullulait aux environs, lièvres, lapins, perdrix, cabiais, agoutis, outardes, coqs de bruyère, antilopes. Il fut facile à Jack de satisfaire sa passion au profit de la table commune. D’ailleurs, une part de ce gibier, après avoir été rôtie devant la flamme pétillante du foyer, fut réservée pour les trois excursionnistes. La gibecière au côté, le sac au dos, munis d’amadou pour allumer du feu, se contentant de viandes grillées, de gâteaux de cassave, poudre et plomb en abon-