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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/335

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seconde patrie.

ni son fusil ni son carnier… rien non plus indiquant qu’il eût été blessé… pas une trace de sang, pas une empreinte qui eût permis de se mettre sur sa piste.

Alors, après ces vaines tentatives, quelque déchirante que fût la pensée de revenir sans lui, il fallut prendre un parti. M. Wolston essaya de faire comprendre à Ernest que, dans l’intérêt même de son frère, il était indispensable de retourner à Felsenheim, d’où l’on reviendrait afin de recommencer ces recherches dans des conditions plus favorables…

Ernest n’aurait pas eu la force de discuter… il sentait bien que M. Wolston avait raison, et il le suivit presque inconscient de ce qu’il faisait…

Tous deux parcoururent une dernière fois cette portion de la sapinière qu’ils eurent franchie le soir même… Ils cheminèrent toute la nuit et toute la journée… Au matin, ils étaient arrivés à l’entrée du défilé de Cluse…

« Mon fils… mon pauvre fils !… » avait maintes fois répété Mme Zermatt.

Puis ces mots s’échappèrent encore de ses lèvres, lorsqu’elle retomba entre les bras de Mme Wolston et de sa fille, agenouillées près d’elle.

M. Zermatt et Ernest, abîmés dans leur douleur, ne pouvaient plus prononcer une parole.

« Voici ce qu’il faut faire sans perdre une