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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/56

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seconde patrie.

En conséquence, dès qu’elle eut doublé le cap Lœuwin à l’extrémité sud-ouest de l’Australie, la Licorne s’était portée au nord. Après avoir inutilement relâché dans quelques-unes des îles de la Sonde, elle avait repris la route du Cap. C’est alors que, très éprouvée par de violentes tempêtes, elle dut lutter pendant une semaine, non sans faire d’assez graves avaries, et fut contrainte de chercher un point de relâche afin de se réparer.

Le 8 octobre, les vigies signalèrent en direction du sud une terre, — vraisemblablement une île, — dont les cartes les plus récentes n’indiquaient point le gisement. Le lieutenant Littlestone, ayant gouverné sur cette terre, trouva un refuge au fond d’une baie de l’est, très abritée des mauvais vents, et qui offrait un excellent mouillage.

L’équipage se mit aussitôt au travail. Quelques tentes furent dressées sur la grève au pied de la falaise. On organisa un campement, en prenant toutes les mesures que commandait la prudence. Il se pouvait que cette côte fût habitée ou fréquentée par des sauvages, et l’on sait que les naturels de l’océan Indien jouissent d’une détestable réputation très justifiée.

Or, la Licorne était depuis deux jours en relâche, lorsque, dans la matinée du 10 octobre, l’attention du commandant et de l’équipage fut attirée par une double détonation qui venait de l’ouest.