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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/58

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il n’existe aucun continent en cette partie de l’océan Indien.

Trois jours s’écoulèrent, rien de nouveau. Il est vrai, une violente tempête s’était élevée, qui troubla profondément l’espace, tout en laissant la Licorne en sûreté sous l’abri de la côte. Le 13 octobre, plusieurs décharges d’artillerie retentirent dans la même direction que les premières.

À cette salve, dont chaque coup était sépare par un intervalle de deux minutes, la Licorne répondit par sept coups séparés avec le même intervalle de temps. Comme ces nouvelles détonations ne parurent pas être plus rapprochées que les précédentes, le commandant en conclut que le bâtiment d’où elles partaient ne devait pas avoir changé de place.

Ce jour-là, vers quatre heures de l’après-midi, le lieutenant Littlestone, en se promenant sur la dunette, sa longue-vue aux yeux, aperçut une petite embarcation. Montée par deux hommes, elle se glissait entre les roches en retour du promontoire. Ces hommes, noirs de peau, ne pouvaient être que des naturels de race malaise ou australienne. Leur présence démontrait donc que cette partie de la côte était habitée. Aussi des mesures furent-elles prises en prévision d’une attaque, toujours à craindre en ces parages de l’océan Indien.

Cependant le canot s’approchait, — une sorte de kaïak. On le laissa venir. Mais, lorsqu’il ne