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Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/79

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seconde patrie.

pas sensiblement varié. Or, en maintenant le méridien au cent-quatorzième degré environ, M. Zermatt parvint à déduire d’une observation de latitude, faite avec le sextant, que le Landlord devait avoir dérivé de six degrés à peu près vers le sud, et que la côte de Zeltheim pouvait être comprise entre le dix-neuvième et le vingtième parallèle[1].

Donc, cette terre devait être, en chiffres ronds, trois cents lieues marines dans l’ouest de l’Australie ou Nouvelle-Hollande. Aussi, bien qu’il fût en possession de la pinasse, M. Zermatt, quelque désir qu’il eût de se rapatrier, ne se serait-il jamais décidé à exposer sa famille sur cette frêle embarcation aux violences des cyclones et des tornades, si fréquents en ces parages.

Dans les conditions où ils se trouvaient, les naufragés ne pouvaient attendre de secours que de la Providence. À cette époque, les navires à voile ne traversaient guère cette portion de l’océan Indien lorsqu’ils se dirigeaient vers des colonies hollandaises. L’ouest de l’Australie, presque inconnu alors, d’atterrissage très difficile, n’avait d’importance ni géographique ni commerciale.

Au début, la famille se contenta de vivre sous tente de Zeltheim, près de la rive droite du cours d’eau, qui reçut le nom de ruisseau des

  1. Environ cent kilomètres.