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seconde patrie.

la confection de bougies. Les noix du cocotier, sans parler de la savoureuse amande qu’elles contenaient, se changèrent en coupes et en tasses, capables de résister à tous les chocs. Du chou palmiste, on obtint une boisson rafraîchissante, connue sous le nom de vin de palme ; des fèves du cacao, un chocolat assez amer, du sagoutier une moelle qui, arrosée et pétrie, produisit une farine très nourrissante que Betsie utilisa fréquemment dans ses préparations culinaires. Jamais on ne manqua de matière sucrée, grâce aux essaims d’abeilles, qui produisaient le miel en abondance. On eut du lin avec les feuilles lancéolées du « phormium tenax », dont le cardage et le filage, cependant, ne s’effectuèrent pas sans quelque difficulté. On eut du plâtre en faisant rougir et en pulvérisant des débris de roche de la paroi même de Felsenheim. On eut du coton avec les capsules pleines à crever qu’emplissait cette précieuse substance. On eut, avec la fine poussière d’une nouvelle grotte, de la terre à foulon, qui servit à fabriquer du savon. On eut de ces pommes-cannelles, désignées sous le nom de cachiment, d’une succulence exquise. On eut, avec l’écorce du « ravensara », un condiment où se mélangeaient les parfums de la muscade et du clou de girolle. On eut une sorte de verre à vitre avec un mica traversé de filaments d’amiante, découvert dans une caverne du voisinage. On eut de la fourrure avec les rats-castors et les