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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/112

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seconde patrie.

chacun regagna la caverne. Harry Gould, grâce aux soins de Jenny et de Doll, ne tremblait plus de fièvre. Sa blessure, qui tendait à se cicatriser, le faisait moins souffrir. Il y avait tout lieu d’espérer qu’il marchait vers une prompte guérison.

Il ne fut pas nécessaire de veiller pendant la nuit. Rien à craindre, ni des sauvages ni des fauves, sur cette plage déserte. Ces mornes et tristes solitudes, aucun être humain ne les avait encore visitées sans doute. Seul le cri rude et mélancolique des oiseaux de mer, qui regagnaient les cavités de la falaise, troublait le silence. Puis, la brise tomba peu à peu, et aucun souffle ne traversa l’espace jusqu’au lever du soleil.

Les hommes sortirent dès l’aube. Tout d’abord John Block descendit la grève en longeant le promontoire et se dirigea vers la chaloupe. Elle flottait en ce moment, mais le jusant ne tarderait pas à la laisser à sec sur le sable. Retenue par ses amarres de chaque bord, elle n’avait pas touché contre les roches, même au plus haut de la marée, et, tant que le vent soufflerait de l’est, elle ne courrait aucun risque. Dans le cas où la brise halerait le sud, on verrait s’il n’y aurait pas lieu de chercher un autre mouillage. Du reste, le temps paraissait être sérieusement établi, et l’on était dans la belle saison.

À son retour, le bosseman vint trouver Fritz et l’entretint de cette question.