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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/123

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seconde patrie.

Harry Gould, et comment en serait-il autrement avec les soins dont j’ai été entouré !… Mme Wolston, votre femme, Doll m’auraient guéri rien qu’en me regardant… Aussi, dans quarante-huit heures au plus tard, nous prendrons la mer…

– Par l’ouest ou par l’est ?… demanda Fritz.

– Selon le vent… répondit le capitaine.

– Et j’ai l’idée, ajouta le bosseman, que cette excursion ne sera pas sans profit. »

Afin de n’y plus revenir, – il convient d’insister sur ce point, – Fritz, François et John Block avaient déjà fait l’impossible pour s’élever sur le promontoire. Jusqu’à la hauteur de deux cents pieds, bien que la pente fût très raide, en se glissant d’une roche à l’autre au milieu des éboulis, en déployant une souplesse, une agilité de chamois ou d’isard, ils s’étaient arrêtés au tiers de sa hauteur. Très périlleuse tentative, en somme, et pendant laquelle le bosseman avait failli se rompre les os. Mais, en cet endroit, tous les efforts furent vains pour continuer l’ascension. Le promontoire se terminait par un pan vertical qui ne présentait plus que des drèches, c’est-à-dire des surfaces plates. Nulle part un point d’appui pour le pied, nulle part une saillie à laquelle on eût pu accrocher les amarres de la chaloupe. Et il restait encore de six à sept cents pieds jusqu’au rebord de la falaise.

Revenu à la caverne, le capitaine Gould fit connaître la décision qui avait été prise. Dans