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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/134

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seconde patrie.


Tandis que le capitaine Gould, Fritz et James, parcourant la grève, se dirigeaient vers le contrefort de l’ouest, Jenny, Doll et Suzan avaient repris leurs occupations habituelles, – ce que l’on pourrait appeler les soins du ménage, si ce mot eût été juste en cette déplorable situation. Le petit Bob, indifférent, jouait sur le sable, attendant que sa mère lui préparât un peu de biscuit amolli dans l’eau bouillante. Et quelle désolation, quelles angoisses, lorsque Suzan songeait aux misères que son enfant n’aurait pas la force de supporter !

Après avoir mis tout en ordre à l’intérieur de la caverne, Jenny et Doll vinrent retrouver Mme Wolston, et bien tristement se mirent à causer…

De quoi, si ce n’est du présent si aggravé depuis la veille ? Doll et Suzan, plus accablées que la jeune femme, osaient à peine envisager l’avenir, et leurs yeux se mouillaient de grosses larmes.

« Que deviendrons-nous ?… dit Suzan.

– Ne perdons pas confiance, répondit Jenny, et ne décourageons pas nos compagnons…

– Et, cependant, ajouta Doll, il n’est plus possible de partir… Et lorsque la mauvaise saison sera venue…

– À toi, ma chère Doll, comme à Suzan, reprit Jenny, je répète que se décourager ne mène à rien !

– Puis-je conserver le moindre espoir ?…