Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

128
seconde patrie.


Fritz voulut essayer de capturer cet oiseau. Habile à manier le lasso, on le sait, peut-être y réussirait-il, en formant un nœud coulant avec la drisse de la chaloupe ?

La longue corde fut préparée par le bosseman, et Fritz, le plus doucement possible, commença à gravir le promontoire.

Tous le suivaient du regard.

L’oiseau ne bougeant pas, Fritz put s’approcher à quelques toises, et lança son lasso qui s’enroula autour du corps de l’albatros.

C’est à peine si l’albatros tenta de se débattre, lorsque Fritz, qui l’avait pris entre ses bras, l’apporta sur la grève.

À cet instant, Jenny ne put retenir un cri de surprise.

« C’est lui, répétait-elle, en caressant l’oiseau… c’est lui… je le reconnais…

– Quoi… s’écria Fritz, ce serait ?…

– Oui… Fritz… c’est bien mon albatros… mon compagnon de la Roche-Fumante… celui auquel j’avais attaché ce billet qui est tombé entre tes mains…»

Était-ce possible ?… Jenny ne faisait-elle pas erreur ?… Après trois années, cet albatros, qui n’était jamais revenu à l’îlot, aurait volé jusqu’à cette côte ?…

Jenny ne se trompait pas, et l’on en eut la certitude, lorsqu’elle montra un bout de ficelle qui entourait encore l’une des pattes de l’oiseau. Quant au morceau de toile sur lequel Fritz avait