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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/154

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seconde patrie.


On sait que Bob trouvait grand plaisir à jouer avec l’albatros. Lorsqu’il s’amusait sur la grève, sa mère ne cessait de le surveiller, afin qu’il ne s’éloignât pas, car il aimait à gravir les basses roches du promontoire comme à courir au-devant des lames. Mais, lorsque l’oiseau et lui restaient dans la grotte, il n’y avait aucun inconvénient à les laisser seuls.

Il était trois heures environ. James Wolston aidait le bosseman à disposer les espars destinés à supporter la portière de grosse toile qui devait être tendue devant l’entrée. Jenny, Suzan et Doll, assises dans l’angle, près du fourneau sur lequel bouillonnait la petite chaudière, travaillaient à réparer leurs vêtements.

L’instant approchait où Bob prenait d’habitude son goûter quotidien.

Aussi Mme Wolston fit-elle quelques pas du côté de la grotte en appelant l’enfant.

Bob ne répondit pas.

Suzan descendit vers la plage et appela d’une voix plus forte, sans obtenir de réponse.

Alors le bosseman de crier:

« Bob… Bob !… c’est l’heure de manger ! »

L’enfant ne parut point, et on ne le voyait pas courir sur la grève.

« Il était ici… près de nous… il n’y a qu’un moment… affirma James.

– Où diable peut-il être ?… » se demanda John Block en remontant vers le promontoire.