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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/158

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seconde patrie.

long du promontoire à la suite de l’oiseau. D’ailleurs, après les recherches de François et du bosseman, rien ne permettait d’admettre cette explication.

Néanmoins, comment ne pas faire un rapprochement entre la disparition de Bob et celle de l’albatros ? D’ordinaire, ils ne se quittaient guère, et voici qu’on ne les revoyait plus !… C’était au moins très extraordinaire.

Avec le soir qui s’approchait, devant l’inexprimable douleur du père et de la mère, à la vue de Suzan, dont les paroles incohérentes faisaient craindre pour sa raison, Jenny, Doll, le capitaine Gould, ses compagnons, ne savaient plus que tenter. À la pensée que, si l’enfant était tombé dans quelque trou, il allait y rester ainsi toute la nuit, on reprit les recherches. Un feu de goémons fut allumé à l’extrémité du promontoire afin de guider le petit, en cas qu’il eût gagné le fond de la crique. Après avoir été sur pied jusqu’aux dernières heures de la soirée, il fallut renoncer à l’espoir de retrouver Bob, et y avait-il une chance que le lendemain on fût plus heureux que la veille ?…

Tous étaient rentrés dans la grotte, non pour y dormir, – l’auraient-ils pu ?… Tantôt l’un, tantôt l’autre ressortait, regardait, prêtait l’oreille au milieu des clapotis du ressac, et revenait s’asseoir sans prononcer une parole.

Quelle nuit, la plus douloureuse, la plus désespérante, de toutes celles que le capitaine