Aller au contenu

Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

185
seconde patrie.

pas voulu s’attarder une minute à la cime du cône. Deux heures allaient s’écouler avant que le jour eût remplacé la nuit, et ce temps devait suffire à gagner le pied de la chaîne.

« Il serait bien étonnant, observa Fritz, que nous n’y trouvions pas quelque cavité assez grande pour nous abriter tous…

– Et, d’ailleurs, répliqua François, nous coucherons sous les arbres… sous les arbres de la Nouvelle-Suisse… de la Nouvelle-Suisse !… »

Et François ne pouvait se retenir de répéter ce cher nom, béni de tous.

« Mais redites-le donc avec moi, ma chère Doll, reprit-il, redites-le donc que je l’entende encore…

– Oui… la Nouvelle-Suisse !… dit la fillette, dont les yeux brillaient de joie.

– La Nouvelle-Suisse ! » répéta à son tour Jenny, sa main dans la main de Fritz.

Et il n’y eut pas jusqu’à Bob qui ne fît écho. Il en avait plein sa petite bouche, ce qui lui valut nombre de baisers.

« Mes amis, dit alors le capitaine Harry Gould, si l’on décide de redescendre au pied de la montagne, nous n’avons pas de temps à perdre…

– Et manger ?… répliqua John Block, et pourvoir à notre nourriture en route ?…

– Dans quarante-huit heures, nous serons à Felsenheim, affirma François.

– D’ailleurs, reprit Fritz, est-ce que le gibier