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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/209

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seconde patrie.

mon père, mes frères, M. Wolston, auraient pu planter le pavillon au sommet de ce cône ?…

– À moins qu’il ne soit allé s’y planter tout seul !… répondit en riant le bosseman.

– Ce qui ne serait pas étonnant de la part d’un pavillon anglais !… répliqua François sur le même ton, car ils sont nombreux, les endroits où il semble avoir poussé tout seul ! »

Le capitaine Gould ne put que sourire à cette boutade. Toutefois, si doué de qualités végétatives que soit le pavillon de la Grande-Bretagne, nul doute que celui du cône eût été arboré de main d’homme. Donc, M. Zermatt et les siens avaient fait une excursion jusqu’à la chaîne en gagnant par le plus court, et le plus simple serait de suivre leurs traces.

Guidés par Fritz, ses compagnons descendirent les premières pentes que la forêt recouvrait en partie.

Qu’il y eût des obstacles à surmonter, des dangers à courir sur le parcours entre cette chaîne et la Terre-Promise, cela ne semblait guère probable.

Quant à la distance entre ces deux points, on pouvait l’estimer à une huitaine de lieues. À faire quatre lieues par jour, coupées d’une halte de midi à deux heures, en se reposant la nuit, il serait possible d’atteindre le lendemain soir le défilé de Cluse.

De ce défilé à Felsenheim ou à Falkenhorst, ce serait l’affaire de quelques heures.