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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/240

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seconde patrie.

de verdure, au-dessus des roches qui fermaient Felsenheim en arrière.

« Ils sont là… ils sont là… s’écria François, et nous devrions déjà être près d’eux ! »

Cette affirmation ne fut mise en doute par personne. On avait tant besoin de se reprendre à quelque espoir, que tout fut oublié, et l’état de solitude des environs de Falkenhorst, et le pillage de la cour, et l’absence des animaux domestiques, et le vide des étables, et la dévastation des chambres au pied du manglier…

Toutefois, la froide raison revint, du moins au capitaine Gould et à John Block. Évidemment, – cette fumée en témoignait, – Felsenheim était habité en ce moment… Mais n’était-ce point par les pillards ?… Aussi convenait-il d’en approcher avec une extrême prudence. Peut-être même le mieux serait-il de ne point suivre l’avenue qui descendait au ruisseau des Chacals. À travers champs, et, autant que faire se pourrait, en allant de massifs en massifs, il y avait des chances d’arriver au pont tournant sans avoir été découverts.

Enfin tous se disposaient à quitter la demeure aérienne, lorsque Jenny de dire, en abaissant la longue-vue qu’elle venait de promener du côté de la baie :

« Et la preuve que les deux familles sont toujours là… qu’elles n’ont point quitté leur île… c’est que le pavillon flotte sur l’îlot du Requin ! »