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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/264

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seconde patrie.

man, vouloir décrire avec des mots ce qui n’était qu’un mélange de cris de joie, de larmes, de caresses, ce serait impossible, et mieux vaut ne point s’y essayer.

Puis, lorsque cette première émotion fut calmée, il y avait à se raconter les uns aux autres l’histoire de ces quinze mois, depuis le jour où la Licorne, emportant Jenny Montrose, Fritz, François et Doll, disparut derrière les hauteurs du cap de l’Espoir-Trompé.

Mais, avant de revenir sur ces faits du passé, – il importait de s’arrêter au présent.

En somme, quoiqu’elles fussent maintenant réunies, les deux familles ne s’en trouvaient pas moins dans une situation très grave, très menacée… Cet îlot, les sauvages finiraient par en devenir maîtres, lorsque les munitions ou les provisions viendraient à manquer… Et, en effet, d’où M. Zermatt et les siens auraient-ils pu attendre un secours ?…

Tout d’abord, en quelques mots, Fritz dut parler de la Licorne, demeurée en relâche au Cap, de la révolte à bord du Flag, de l’abandon de la chaloupe en mer, de son arrivée sur la partie aride d’une île inconnue, des circonstances dans lesquelles le capitaine Gould et ses compagnons reconnurent que cette île était la Nouvelle-Suisse, du cheminement qu’ils effectuèrent jusqu’au district de la Terre-Promise, de la halte à Falkenhorst, de l’apparition des naturels…