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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/276

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seconde patrie.

elle ne courait pas le risque d’être aperçue dans cette portion de mer comprise entre Felsenheim et l’îlot du Requin.

M. Wolston et Ernest s’étaient mis aux avirons, et M. Zermatt gouvernait de manière à profiter de certains remous qui firent gagner sans trop de peine contre la marée montante. Toutefois, pendant un mille, il y eut à lutter vigoureusement pour ne pas être ramené vers la baie du Salut, et trois quarts d’heure après son départ, l’embarcation, se glissant entre les roches, mouillait au pied même du monticule de la batterie.

Aussitôt s’effectua le débarquement des caisses, des armes, des divers objets apportés de Felsenheim, qui furent déposés dans le magasin. Quant à M. Wolston et à Jack, ils montèrent au hangar de la batterie, et s’y postèrent de manière à surveiller les approches de l’îlot.

Il va sans dire que le pavillon qui flottait au mât de signal fut immédiatement amené. Néanmoins, il était à redouter que les sauvages ne l’eussent aperçu, alors que leurs pirogues n’étaient plus qu’à un mille de distance.

Il fallait donc se tenir sur la défensive en prévision d’une attaque immédiate.

Cette attaque n’eut pas lieu. Les pirogues, arrivées à la hauteur de l’îlot, se dirigèrent vers le sud, et le courant les conduisit vers l’embouchure du ruisseau des Chacals. Après le débarquement, elles allèrent s’abriter dans