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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/292

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seconde patrie.


Mmes Zermatt et Wolston, Suzan, Annah et Doll murmuraient tout bas quelque prière.

Enfin, il parut bientôt que les pirogues sentaient l’action de la marée descendante. Leur vitesse s’accéléra, sans qu’elles eussent cessé de longer la côte, comme si le projet des naturels était de doubler le cap de l’Est.

À trois heures et demie, la flottille se trouvait à mi-chemin de la baie du Salut et du cap. À six heures, plus le moindre doute à conserver. Après avoir contourné ce cap, la dernière embarcation disparaissait derrière la pointe.

Ni M. Zermatt ni aucun des siens n’avaient un instant quitté le monticule.

Quel soulagement lorsqu’il n’y eut plus une seule pirogue en vue !… L’île était enfin délivrée de leur présence… Les familles allaient pouvoir réintégrer Felsenheim… Peut-être n’y aurait-il que d’insignifiants dommages à réparer ?… On ne s’occuperait que de guetter l’arrivée de la Licorne… Les dernières appréhensions étaient oubliées, et, en somme, tous étaient là… tous… après avoir surmonté tant d’épreuves !

« Partons-nous pour Felsenheim ?… s’écria Jack, dans son impatience de quitter l’îlot.

– Oui… oui…, répondit Doll, non moins impatiente et à laquelle se joignit François.

– Ne vaudrait-il pas mieux attendre à demain ?… fit observer Jenny. – Qu’en penses-tu, mon cher Fritz ?…

– Ce que pensent M. Wolston, le capitaine