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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/309

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seconde patrie.

ront vaillent cet excellent et digne homme!

Il convient de noter aussi qu’un détachement des troupes de l’Inde vint prendre garnison sur l’île, après que des forts eurent été construits au cap de l’Est et au cap de la Délivrance (ancien cap de l’Espoir-Trompé), de manière à commander le bras de mer qui donnait accès dans la baie du Salut.

Certes, ce n’étaient pas les sauvages qu’il y avait à craindre, ni ceux des îles Andaman ou Nicobar, ni ceux de la côte australienne. Mais la position de la Nouvelle-Suisse en ces parages, outre qu’elle facilitait la relâche des navires, avait une réelle importance au point de vue militaire à l’entrée des mers de la Sonde et de l’océan Indien. Il importait donc qu’elle fût pourvue de moyens de défense en rapport avec cette situation.

Telle est la complète histoire de cette île depuis le jour où la tempête y jeta un père, une mère et leurs quatre enfants. Pendant douze années, cette famille intelligente et courageuse avait travaillé sans relâche, mis en œuvre toutes les forces d’un sol vierge, que fécondait le puissant climat des zones tropicales. Aussi sa prospérité n’avait-elle cessé de s’accroître, son bien-être d’augmenter jusqu’au jour où l’arrivée de la Licorne lui permit d’établir ses relations avec le reste du monde.

Une seconde famille, on le sait, était venue volontairement joindre ses destinées à la sienne,