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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/58

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seconde patrie.

femmes étaient si heureuses de se revoir !… Et cette charmante Doll, qui rendit à Fritz le baiser que celui-ci fit retentir sur ses joues si fraîches !… Et d’imaginer que François fut moins bien partagé que son frère, non ! personne ne voudrait le croire !… Et enfin, quelle hâte tous avaient d’avoir définitivement fixé leur existence dans cette seconde patrie où les attendaient avec tant d’impatience les familles Zermatt et Wolston !

Depuis bientôt dix mois, en effet, aucune nouvelle n’avait pu leur arriver. Bien qu’il n’y eût pas à concevoir d’inquiétude sur le sort des hôtes de Felsenheim, l’absence ne laissait pas de paraître longue, interminable même. Avec quel bonheur tous se retrouveraient en vue de la Nouvelle-Suisse, dont le capitaine Littlestone connaissait la situation en longitude et en latitude ! De parler à toute heure de M. et de Mme Zermatt, d’Ernest et de Jack, de M. et Mme Wolston et d’Annah, cela ne diminuait pas les distances, cela ne valait pas le bonheur de se retrouver sur la Terre-Promise !

Pour ce qui était des affaires de James Wolston, elles avaient pu être liquidées dans des conditions avantageuses.

Mais alors on se trouva en face d’une impossibilité de reprendre immédiatement la mer. Les avaries de la Licorne étaient assez graves pour exiger une longue relâche dans le port de Capetown. Deux ou trois mois seraient néces-