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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/78

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seconde patrie.

les deux fils de Jean Zermatt qui peuvent se décourager…

– Chère femme, répondit Fritz, si jamais j’éprouvais quelque défaillance, il me suffirait de t’entendre !… Non… nous ne faiblirons pas, et j’ajoute que nous serons bien secondés !… Le bosseman est un homme sur lequel il est permis de compter !… Quant à notre pauvre capitaine…

– Il en reviendra, il guérira, mon cher Fritz, affirma Jenny. Cette fièvre qui le brûle finira par tomber… À terre, là-bas, il sera mieux soigné, il reprendra ses forces, et nous retrouverons en lui notre chef…

– Ah ! ma Jenny, s’écria Fritz, en la pressant sur son cœur, fasse le Ciel que cette terre nous offre les ressources dont nous avons besoin !… Je ne lui demande pas tout ce que nous a donné la Nouvelle-Suisse… elle n’est pas située sur ces parages où l’on peut tout attendre de la nature, presque sans efforts !… Le pire serait d’être accueilli par des sauvages, contre lesquels nous serions impuissants, et qu’il fallût reprendre la mer, sans avoir renouvelé nos provisions !… Et mieux vaudrait débarquer sur une côte aride, ne fût-ce que celle d’un îlot !… Il y aura du poisson dans ses eaux, des coquillages sur ses grèves, peut-être des bandes de volatiles, comme il s’en trouvait à notre arrivée sur le rivage de Felsenheim !… Nous parviendrons à nous ravitailler, et, après une