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Page:Vianey - Les Poèmes barbares de Leconte de Lisle, 1933.djvu/167

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des chasses éternelles. Guidé par son flair, il a su retrouver la forêt des aïeux, bien loin des prairies du Couchant ; c’est là qu’errent ses guerriers, chassés loin du pays natal par la barbarie de l’homme à peau blême et de son lâche tonnerre.

Ce qu’il a fait en Floride, l’homme pâle l’a fait ailleurs. Il a porté partout son pied lourd qui broie les races généreuses. Comme il n’y aura plus bientôt de Sagamores, il n’y aura plus en Océanie de Maourys, et le 1er août 1889, dans la Revue des Deux-Mondes, le poète fait raconter au dernier de ces braves l’épopée de son peuple ; il lui fait dire son mépris des blancs qui effacent toutes les nations de l’univers ancien, les foudroyant en masse par leur tonnerre et abêtissant le reste avec leur eau de feu[1].

Par ce poème, Leconte de Lisle ajoutera un dernier anathème à celui qu’il avait jeté dès 1855 contre la barbarie des Modernes.

  1. Le Dernier des Maourys fait partie des Derniers Poèmes.