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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/113

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dans sa région. Dépouillé par l’adversaire des Anglais, Hyper-Ali, père du fameux Tippo-Saïb, il retrouva de nouveau son trône. Il y était encore installé à l’époque où un historien anglais jugeait ainsi ce fidèle allié de son pays : « [Ses dettes] les plongèrent dans une foule de difficultés et ouvrirent un si vaste champ à l’intrigue de nombre d’individus sans principes, que le nom anglais ne se lavera jamais de cette tache. L’avarice est la passion dominante de ce prince, et sa répugnance à s’acquitter de ses obligations semble augmenter avec ses années[1]. »

À quelle date mourut ce nabab dont l’avarice était « la passion dominante », ce qui veut dire sans doute qu’elle n’était pas la seule, et dont les exactions ont imprimé à la renommée de l’Angleterre une telle tache que, de l’aveu d’un Anglais, elle ne s’en lavera jamais ? Comment mourut-il ? Je ne sais, et je cherche encore l’historien dont Leconte de Lisle s’est autorisé pour raconter comme il l’a fait la mort de Mohammed-Ali-Khan dans le Conseil du Fakir. C’est encore l’histoire d’une femme qui tue son mari.


Vingt Cipayes gardent le Nabab et la Begum d’Arkate. Devant eux, un Fakir demi-nu mange du riz de Mangalor, assis sur les jarrets.


  1. Affaires de l’Inde depuis le commencement de la guerre avec la France en 1756 jusqu’à la conclusion de la paix en 1783, traduit de l’anglais ; Paris, Buisson, 1788 ; t. II, p. 101. En 1800, le nabab du Carnatic s’appelait Omdut-ul-Omrah : il mourut en 1801 et fut remplacé par Azim-ul-Dowlah qui descendait de Mohammed-Ali-Khan ; deux mois plus tard on lui enleva toute autorité.