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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/162

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— Le seigneur Oluf vient de chevaucher dans les bois, à cette heure,
Pour essayer son cheval et ses chiens.
Mais la danse, etc.

La fiancée leva le drap écarlate :
Le seigneur Oluf était étendu et mort.
Mais la danse, etc.

Le lendemain, de grand matin, au petit jour,
Trois cadavres étaient emportés hors du château.
Mais la danse va si vite par la forêt[1].


L’histoire est déjà bien poétique, Leconte de Lisle l’a encore poétisée.

Son héros devient un chevalier romantique : il va campé sur un cheval noir ; son éperon d’or brille dans la nuit ; quand il traverse un rayon de lune, on voit sur sa chevelure resplendir un casque d’argent.

À ce voyageur, vraiment digne d’être aimé des fées, qu’importeraient une paire de bottes en peau de bélier, une fine chemise et même une écharpe d’or ? Aussi, pour le séduire, les Elfes se couronnent de marjolaine et leur jeune reine lui promet l’opale magique, l’anneau doré


Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,


non pas une chemise, mais sa robe à elle,


Sa robe filée au clair de la lune.



  1. Marmier, dans ses Chants populaires du Nord, p. 187, donne une autre chanson suédoise, où les Elfes offrent leur amour au duc Magnus : elles lui promettent sept paires de bœufs blancs, une épée d’or, un faucon d’or ; il refuse et leur échappe. Il n’est pas question de sa fiancée.