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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/209

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presque aucune autorité à ces Triades sur la transmigration, si longtemps fameuses.

Elle a aussi cessé de croire à l’authenticité des poèmes attribués à Taliésin, dont elle ne juge pas que les plus anciens soient antérieurs au xie siècle. Comme elle ne nie pas cependant que ces poèmes n’aient dû conserver une part des vieilles croyances celtiques, il n’est pas impossible que le héros de Leconte de Lisle, en répétant le Kad Goddeu, nous donne quelque chose des idées druidiques sur la destinée de l’âme. Mais il ne répète certainement pas, comme le croyait le poète, un chant authentique du xie siècle. Et l’obscurité de ses propos tient sans doute en partie à l’altération que les traditions galloises ont dû subir en passant de l’époque où florissait le druidisme à l’époque beaucoup moins ancienne où le pseudo-Taliésin les a rédigées.


Une autre partie importante du poème que nous étudions est celle où un Barde chante longuement l’histoire de sa race.

Il invoque d’abord les chanteurs anciens :


Hu-Gadarn ! dont la tempe est ceinte d’un éclair !
Régulateur du ciel, dont l’aile d’or fend l’air !
Et vous, chanteurs anciens, chefs des harpes bardiques[1]…!



  1. Cette invocation est empruntée à un poème, le Dragon du Karn,
    dont Hersart de La Villemarqué donne la traduction, — en le disant de
    la plus haute antiquité, — dans une note qu’il met à sa traduction du