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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/334

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cet attrait, car quinze à vingt des Poèmes antiques sont plus ou moins inspirés de Théocrite.


Dans le nombre, sept[1] ne sont guère que des traductions :

Le Vase = Théocrite, Idylle I, Thyrsis, vers 27-61 ;
Les Plaintes du Cyclope = Id. XI, Le Cyclope ;
L’Enfance d’Hêraklès = ld. XXIV, Le jeune Hèraklès, v. 1-33 ;
La Mort de Penthée = ld. XXVI, Les Bacchantes ;
Hèraklès au taureau[2] = ld. XXV, Hèraklès vainqueur du lion, v. 85-152 ;
Le Retour d’Adonis = ld. XV, Les Syracusaines, v. 100-144 ;
Symphonie = Épigramme V, Le Concert.


Dans toutes ces pièces traduites du poète syracusain les morceaux pittoresques sont d’une étonnante réussite et ils ont presque toujours quelque originalité. Un mot plus


  1. Poèmes antiques, XXII, XXIII, XXIV, XXV, XXVI, XXXV, XXXIV.
  2. Ce poème est particulièrement connu et sa réputation n’a rien d’illégitime. Tout y est sans doute à peu près traduit, sauf une ou deux images. Mais ç’a été déjà une originalité que d’avoir taillé dans une trop longue idylle le morceau qui décrivait le spectacle éternellement beau de cette force puissante et disciplinée : un grand troupeau rentrant en ordre au bercail. Il est advenu, en effet, à ce morceau une fois détaché du contexte ce qu’il advient à certains tableaux quand on les change de salle : sans qu’on ait rien fait d’autre que de les isoler de ceux qui jusque-là les entouraient et leur volaient la lumière, ils paraissent tout nouveaux. Ç’a été d’ailleurs une grande originalité que d’avoir su toujours choisir des mots d’une harmonie si expressive.