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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/360

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EKHIDNA[1]


Après avoir raconté comment Khrysaôr, s’étant uni à Kallirhoè, fille de l’illustre Okéanos, engendra Geryôn aux trois têtes, l’auteur de la Théogonie ajoute :


Et Kallirhoè donna le jour à un enfant monstrueux, invincible, nullement semblable aux hommes mortels et aux Dieux immortels. Elle enfanta, dans un antre creux, la divine Ekhidna au cœur ferme, moitié nymphe aux yeux noirs, aux belles joues, moitié serpent monstrueux, horrible, immense, aux couleurs variées, nourri de chairs crues dans les antres de la terre divine. Et sa demeure est au fond d’une caverne, sous une roche creuse, loin des Dieux immortels et des hommes mortels ; car les Dieux lui ont donné ces demeures illustres. Et elle était enfermée dans Arimos, sous la terre, la morne Ekhidna, la Nymphe immortelle, préservée de la vieillesse et de toute atteinte. Et l’on dit que Typhaôn s’unit d’amour avec elle, ce Vent impétueux et violent, avec cette belle nymphe aux yeux noirs.

Elle devint enceinte, et elle enfanta le monstrueux et ineffable Kérbéros, chien d’Aidés, mangeur de chair crue, à la voix d’airain, aux cinquante têtes, impudent et vigoureux[2].


Hésiode dit ensuite comment Ekhidna enfanta l’odieuse Hydre de Lerne, tuée plus tard par Hèraklès ; puis, comment elle enfanta la Chimère aux trois têtes, que tuèrent Pégase et Bellérophon ; puis, comment elle enfanta la Sphinx, qui fut le fléau des Thébains ; puis, comment elle enfanta le lion de Némée, que tua Hercule.


  1. Poèmes barbares, V.
  2. Hésiode, Théogonie, traduction de Leconte de Lisle, p. 12-13.