Aller au contenu

Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/380

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et, comme Pallas, qui est ici le nom d’un Géant, est aussi un. des noms les plus connus d’Athènè, le vers est assez déconcertant. Suppléons au silence du poète : Athènè a levé son bouclier orné de la tête de la Gorgone ; il a le privilège de pétrifier ceux qui y arrêtent leurs regards ; c’est ce qui advint à Pallas, le Géant qui déjà entrait dans l’Olympe, et alors commença la défaite des envahisseurs.)

Leconte de Lisle conte la suite de la guerre des Géants en s’inspirant de la Gigantomachie de Claudien, qu’il abrège et arrange.

Il conserve sans altération le premier épisode, qui est, si l’on peut dire, un des lieux communs de la narration épique : le corps d’un guerrier mort devenant une arme entre les mains d’un des survivants. Déiphore saisit Pallas pétrifié et le lance à la fille de Zeus ; mais en vain, car le corps du Géant granitique retombe et se brise.

Le deuxième épisode nous offre un spectacle plus extraordinaire encore : le Géant Polybote fuit dans la mer ; Poséidôn l’aperçoit ; de ses bras formidables, il enlève l’île de Nysie et la lance sur le Géant dont les os sont aussitôt fracassés. Chez Claudien, c’est un Géant, qui ramasse dans la mer une île, l’île de Délos, pour la jeter contre l’Olympe. Dans cet épisode, Leconte de Lisle, par un changement curieux, a donc attribué à un Dieu l’invention que Claudien prêtait à un ennemi des Dieux.


On voit sans peine ce que Leconte de Lisle a symbolisé dans la guerre des Géants contre les Dieux, ainsi placée par Khirôn après que les Hellènes se sont définitivement éta-