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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/385

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ber les voiles qui la couvrent, lui promet une compagne pleine d’attraits, Hélène de Sparte. Elle reçoit la pomme et insulte ses rivales.

Brûlant de désir, Paris construit un vaisseau. Il s’embarque, essuie au départ une tempête violente et, après un long voyage, arrive à Sparte, entre au palais d’Hélène. La jeune femme ne peut se rassasier de sa vue : s’il n’est pas le fils de Kypris, s’il n’est pas le Dieu qui découvrit la vigne, qui est-il donc ? Paris nomme sa patrie et son père : il est né dans la ville illustre de Troie, qu’ont bâtie les Dieux ; lui-même est le juge des Déesses ; établi leur arbitre, il a donné le prix à Kypris, qui, en récompense, lui a promis Hélène ; qu’Hélène le suive donc, sans craindre Ménélas, lâche à qui des femmes rougiraient d’être comparées. Hélène baisse les yeux, se tait un moment, puis brusquement : — Il y a longtemps que je désirais voir ta patrie, dit-elle ; c’en est fait : je te suivrai, comme l’ordonne la Reine des amours.

Les deux amants partent. Au lever de l’aurore, Hermione, fille d’Hélène, cherche en vain sa mère, l’appelle et pleure. Cependant Paris entre bientôt avec sa compagne dans le port creusé par Dardanos, et Troie ouvre ses portes superbes au citoyen dont le retour doit être le prélude de ses malheurs.


Leconte de Lisle n’a point conservé le plan qu’il trouvait dans le maigre poème de Kolouthos.

Il nous transporte immédiatement dans le palais de Sparte.