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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/397

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APPENDICE

LA VISION DE SNORR[1]


Quelques mots seulement sur ce poème.

Dans une prière au Christ, un moine raconte ce qu’il a vu en Enfer, où il a été transporté par la volonté divine. On sait que les récits de ce genre furent assez nombreux au moyen âge.

Le moine Snorr est Scandinave, et son nom est celui de l’auteur de l’Edda en prose. Il appelle l’Enfer les antres de Hel, nom qui est celui de la Mort dans la mythologie scandinave.

La principale « salle » de son Enfer est empruntée à un passage assez obscur de la Voluspa, poème mythologique qui fait partie de l’ancienne Edda et dont j’ai parlé assez longuement en étudiant la Légende des Nornes. Voici ce passage dans la traduction de X. Marmier[2] :


Elle (la devineresse) voit une autre salle située au Nastrond (rivage des morts), loin du soleil. Les portes en sont tournées du côté du nord. Des gouttes de venin y tombent par chaque ouverture. La salle est formée de dos de serpents.

Elle voit se traîner dans les eaux épaisses les parjures, les meurtriers, et celui qui séduit la femme d’un autre. Nidhoggr[3]


  1. Poèmes barbares, IX.
  2. Chants populaires du Nord, p. 13.
  3. Marmier ne donne aucun renseignement sur ce personnage. Le loup est le loup Fenris.