Aller au contenu

Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alors, tenant un parasol avec un chasse-mouches dans ses mains, Laksmana aussitôt monta derrière l’auguste Rama, comme Oupéndra se tient derrière le dieu Indra, et lui fit sentir agréablement les doux offices de l’ombrelle et du chasse-mouche[1].


Voici maintenant les apprêts du sacrifice :


Le siège est d’or massif, et d’or le pavillon
Du vieux Maharadjah. L’image d’un lion
Flotte, en flamme, dans l’air et domine la fête.
Dix colonnes d’argent portent le large faîte
Du trône où des festons brodés de diamants
Pendent aux angles droits en clairs rayonnements.
Sur les degrés de nacre où la perle étincelle
La pourpre en plis soyeux se déploie et ruisselle.


Tel est le trône préparé pour le sacre de Rama, à ce détail près qu’au lieu d’un étendard où l’on voit l’image d’un lion, on a une peau de lion formant coussin :


On avait préparé un trône d’or, éblouissant, magnifiquement orné, sur lequel s’étalait une peau, riche dépouille du roi des quadrupèdes.


Les autres détails sont empruntés à la maison de Rama :


La maison de Rama… semblait de loin une masse argentée de nuages : le comble rayonnait comme de l’or. Des portes majestueuses fermaient l’enceinte, décorée suavement d’exquises guirlandes, que leurs attaches laissaient retomber en festons. Il

  1. Traduction Fauche, t. II, p. 80. Rama n’est pas ici, comme le héros de Leconte de Lisle, sur un éléphant ; mais plus haut on nous dit qu’il monte parfois sur un éléphant (p. 74).