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Page:Vianey - Les Sources de Leconte de Lisle, 1907.djvu/45

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SÛRYÂ. — PRIÈRE VÉDIQUE POUR LES MORTS[1]

Pourquoi Leconte de Lisle, voulant condenser en quelques vers l’essence de la poésie védique, a-t-il écrit un hymne à Sûryâ, le soleil, et une prière pour les morts, qui est elle-même un hymne au soleil ?

Mais n’est-il pas utile de rappeler d’abord brièvement ce qu’est la poésie védique ? Faisons-le d’après M. Victor Henry[2].

Si le mot Véda, qui signifie science, désigne, au sens large, un amas de traités liturgiques, théologiques et philosophiques, on le réserve, dans un sens plus restreint, à quatre recueils poétiques, compilés eux aussi pour les besoins de la liturgie, mais ayant un caractère vraiment littéraire. Le plus remarquable des quatre en est aussi le plus ancien. C’est le Rig-Véda ou livre des Hymnes[3]. Les parties les moins récentes ne peuvent pas être postérieures à l’an 1000 ou à l’an 1200 avant Jésus-Christ. Il appartient donc à la préhistoire par cette haute antiquité. Il lui appartient surtout par l’absence absolue de documents qui en éclairent les entours.

C’est un recueil d’hymnes en l’honneur des dieux. Les plus souvent invoqués sont : Agni, le feu, qui a trois

hypostases, le feu du foyer, le feu de l’empyrée ou le

  1. Poèmes antiques, I et II.
  2. Les littératures de l’Inde, Paris, Hachette, 1904.
  3. Leconte de Lisle s’est servi de l’ouvrage suivant : Rig-Véda ou livre des Hymnes, traduit du sanscrit par M. Langlois, Paris, F. Didot, 1848, 4 vol. in-8o.