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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 3.djvu/202

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der et escrire le besoing de la crestienté à toi, qui es princes si puissanz, que toutes ces choses puent legierement estre amendées par toi à l’aide de Nostre Seigneur. Et pour ce, te mandons-nous ce par escrit, qui es li plus puissanz et li plus renomez de toz les princes crestiens, que tu en faces aler la renomée à toz nos freres, prelaz et princes et non mie tant seulement à ceus de tes provinces, mès à touz ceus qui à toi marchissent et qui à toi sont joint par amor et par familiarité. Et bien sachient tuit que qui aidier et secorre ne nous vorra, que il en atent le cruel sentence du grant jugement, et sache chascuns que il n’a point de ferme constance en son lieu, se il sueffre que li sepulchres en quoi Nostres Sauvierres jut iii jors et iii nuiz pour nostre redemption soit si vilainement traitiez par les felons mescreanz. Si ne doit nus cuider que il doie porter sanz paine ce que il aura vehée[1] aide à Nostre Seigneur, à si grant besoing. Car ce est orgueuz et despiz à Nostre Seigneur, quant ce n’est venchié et amendé qui est contraires et honte à sainte Eglise. Que te diroie-je plus ? Moult d’autres gries semblables te poissons mander et escrire ; mès nous somes empeechié par doleur et par lermes[2]. »

Tele estoit la sentence de la chartre le patriarche Jehan, que li dui crestien aportoient ; et cele de la

  1. Vehée, refusé.
  2. Dans le ms. latin. 12710, fol. 2, on a ici quelques phrases que les Grandes Chroniques n’ont pas reproduites : « Et semel fideli satis est dictum ; et quod quisque conquerens sua dicta putat omnibus esse cognita. Omitamus cetera, pie Karole magne sub lacrima, etc… ; » le tout se termine par : « Valeas sine fine beatus. »